16 Mars - 4 Mai

Instars and imago

Dessinant à partir d’événements impliquant des mites, des étoiles, des voitures, l’exposition Instars et Imago de Rudy Guedj dessine un avenir technologique critique.

Tarifs

Réservation

Instars and imago

Une exposition de / An exhibition by Rudy Guedj
16.03 – 03.05.24
Vernissage / Opening 16.03.24 17:00–19:00

Une Tesla conduite en Autopilot perd le contrôle de la route suite à sa collision impromptue avec un Sphinx du troène (Sphinx ligustri). Une vue macro révèle la nano structure complexe et anti réfléchissante de l’œil d’un lépidoptère nocturne. Un télescope est embarqué dans un avion afin d’observer une nébuleuse lointaine grâce au film anti réfléchissant inspiré de cette même structure. L’emblème du kaijū Mothra – un des monstres géants mythiques des films japonais incarnant les forces naturelles incommensurables après Hiroshima, en l’occurrence un genre de mite ou de papillon de nuit – surgit d’une forêt de bouleaux dans un nuage de fumée d’usines. Un œil devient aveugle après la visite nocturne d’une mite venue se nourrir de ses larmes.
Les lépidoptères, souvent associés à une symbolique positive de vie et de renouveau du fait de leur métamorphose complète, sont fréquemment rapprochés de forces obscures et négatives. Le Papillon-deuil (Ascalapha odorata) – Black Witch en anglais – est un mauvais présage dans le folklore mexicain et caribéen. L’image morbide du Sphinx tête de mort (Acherontia atropos) est régulièrement convoquée en littérature ou au cinéma – sa présence sur l’affiche du Silence des agneaux, ou au sein de la nouvelle Le sphinx d’Edgar Allan Poe en sont deux exemples. Au Moyen Âge, le cadavre calciné d’une mite retrouvé près d’une flamme était souvent interprété comme signe d’une visite diabolique.

Dessinant à partir d’une série plutôt mystérieuse d’événements impliquant des mites, des étoiles, des voitures et autres dispositifs optiques, Instars et Imago* suggère que la poursuite implacable des avancées technologiques peut être potentiellement empreinte d’une inconsciente pulsion de mort.
Comme des papillons de nuit attirées par la lumière, les humains ont adhéré à la promesse d’une efficacité, d’une vitesse, d’une productivité toujours augmentées, à la quête d’une connaissance de l’univers aux limites toujours repoussées, ignorant les risques d’une telle course frénétique.
Instars et Imago* propose un canevas d’histoires enchevêtrées dans lesquelles la ressemblance, le (bio)mimétisme, la paréidolie et l’apparition de nouvelles espèces hybrides plus ou moins attestées s’enchaînent au sein d’une série de visions fantomatiques, de rêves spéculatifs.
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En anglais, on appelle «instars» les différents stades de l’évolution d’une chenille avant qu’elle ne se transforme en chrysalide et qu’elle n’émerge finalement comme ce que les biologistes appellent «imago» ou «stade imaginal » – soit la forme ailée correspondant à un papillon ou une mite adultes. En français, «à l’instar de» signifie qu’une chose peut être comprise ou utilisée à la place d’une autre. En latin, «instar» désignait le poids assurant le parfait équilibre d’une balance. Dans «instar», on peut aussi entendre la profondeur d’un ciel sombre et pourtant étoilé.
L’imago fut, chez les romains, le masque mortuaire qui a longtemps été le support d’un culte des bustes et des anciens, trônant dans l’atrium des maisons dans des armoires dédiées souvent fermées.
En français, le mot anglais «moth» peut être compris aussi bien comme papillon de nuit que comme mite alimentaire (teigne) ou mite des vêtement (pyrale). En français, le mot mite est l’homophone du mot mythe, ce qui peut nous rappeler au jeu de mot d’un préhistorien – dont nous n’avons pas pu retrouver la source – déclarant qu’«en matière d’histoire, quand il y a des trous, il y a des mythes».

A Tesla driving in Autopilot crashes after an unexpected collision with a large Hawkmoth (Sphinx ligustri). An up-close shot reveals the complex anti reflective nano structure of the eyes of a moth. A telescope is embarked on a plane to observe a far away nebula thanks to the antireflective film inspired by this same nano structure. The emblem of the kaijū Mothra – one of the giant mythical monsters appearing in Japanese cinema and symbolising boundless natural forces after Hiroshima, in this case a gigantic moth – appears from the canopy of a forest of birch trees, as if emerging from the soot emitted by surrounding factories. An eye goes blind after the nocturnal visit of a moth that came to feed on its tears.
Lepidoptera, often associated with a positive symbolism of life and renewal due to their complete metamorphosis, are frequently linked to more macabre negative forces. The Black Witch (Ascalapha odorata) is a bad omen in Mexican and Caribbean folklore. The Death’s-head Hawkmoth (Acherontia atropos) is a morbid image regularly summoned in literature or cinema – its presence on the poster of “The Silence of the Lambs”, or within Edgar Allan Poe’s short story “The Sphinx” are two examples amongst many others. In the Middle Ages, the burnt corpse of a moth found near a flame was often interpreted as a sign of the devil’s visit.

Drawing on a rather mysterious series of events involving moths, stars, cars, and other optical devices, Instars and Imago* suggests that the continuous pursuit of technological advancement by humans could potentially be accompanied with an unconscious death drive. Driven like moths to a flame, under the promise of higher efficiency, speed, productivity, and the expansion of their knowledge of the universe, humans have embraced that quest, oftentimes ignoring the risks involved in such a frenetic race.
Instars and Imago* offers a fantasised network of entangled storylines within which mimesis, mimicry, biomimicry, pareidolia and the appearance of new dubious hybrid species alternate in a series of ghostly visions, of speculative dreams.
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We call ‘instars’ the different developmental stages that a caterpillar goes through before it pupates and finally emerges as ‘imago’, the winged, imaginal, adult form of a moth or butterfly. À l’instar de, in French, suggests that one thing can be seen or used as another, it stands for resemblance. In latin, īnstar – ‘form’, ‘likeness’ – specified the weight necessary to achieve balance on a scale. In ‘instar’, we can also hear the depths of a dark yet starry sky. In Ancient Rome, the ‘imago’ refers to a death mask that long served as the foundation for a cult of busts and ancestors, found in the atrium of houses hidden in dedicated cabinets.
In French, moths are known as papillons de nuit when describing certain nocturnal butterflies, but also as mites [mit], when referring to the dreaded food or clothing moths. And mite, sounds like mythe, or myth, which reminds us that though the source is difficult to verify, a prehistorian once said that “in History, once there are holes, there are myths – or moths”. En matière d’histoire, quand il y a des trous, il y a des mythes.

Lieu

Ravisius Textor

8 rue des 4 vents, 58000 NeversComment s'y rendre

Dates & horaires

Mars 2024

Samedi 16
  • 17:00 - 19:00
Jeudi 21
  • 14:00 - 19:00
Samedi 23
  • 14:00 - 19:00
Jeudi 28
  • 14:00 - 19:00
Samedi 30
  • 14:00 - 19:00

Avril 2024

Jeudi 04
  • 14:00 - 19:00
Samedi 06
  • 14:00 - 19:00
Jeudi 11
  • 14:00 - 19:00
Samedi 13
  • 14:00 - 19:00
Jeudi 18
  • 14:00 - 19:00
Samedi 20
  • 14:00 - 19:00
Jeudi 25
  • 14:00 - 19:00
Samedi 27
  • 14:00 - 19:00

Mai 2024

Jeudi 02
  • 14:00 - 19:00
Samedi 04
  • 14:00 - 19:00

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