Vos préférences en matière de cookies
Nous utilisons des cookies pour personnaliser le contenu et améliorer votre expérience. Vous pouvez accepter tous les cookies ou gérer vos préférences
D’APRÈS L’OEUVRE D’ALFRED DE MUSSET
ll faut qu’une porte soit ouverte ou fermée est un proverbe en un acte d’Alfred de Musset publié en 1845 dans la Revue des deux mondes et joué pour la première fois dans cette année révolutionnaire de 1848. Un soir d’ouragan, une marquise et un comte se retrouvent de façon inattendue face à face.
Le dérèglement météorologique les contraint à devoir ne pas quitter les lieux et trouver une résolution à leurs atermoiements. À travers ce duo qui confronte en huis clos, deux interprètes d’exception, Christèle Tual et Thibault de Montalembert, Musset travaille la question de l’amour ou plutôt la vérité de son expression en littérature. Avec le temps, l’œuvre de Musset peut faire écho à bien des égards à celle de Marguerite Duras. Ce sont tous deux des écrivains de l’amour. Ce thème a été celui de l’écriture pour toute leur vie. C’est en partie grâce à cette connaissance de l’œuvre de Duras que je lis au-delà du temps celle du jeune poète romantique. Sous l’apparence des personnages épiques et hauts en couleur de la marquise et du comte apparaissent d’autres figures, celle d’un homme et d’une femme tout entier au travail d’écrire avec un langage nouveau quelque
chose de la vérité essentielle de l’amour.
Ce pourrait être aussi celui de deux acteurs tout droit sortis d’un théâtre inventé proche du XVIIème siècle qui reviendraient au XXIème sur la scène du Théâtre Saint-Louis nous proposer des tableaux sortis de l’imagination éclectique de Musset. Des figures en tableaux qui apparaissent et disparaissent par fragments dans la nuit au gré d’un récit chaotique issue des rêves de l’auteur et dans la traversée intemporelle des styles et des écritures. Car c’est bien là un des talents de Musset, celui d’être traversé et soudain l’écriture jaillit avec une évidence et une clarté qui font de lui un être singulier dans le paysage romantique. Des figures légendaires, mystiques et tutélaires qui traversent la culture multidimensionnelle de l’auteur. Adam et Ève chassés du paradis ou Tristan et Iseult les amants éternels que l’on retrouve sous les traits de Roméo et Juliette, de Didier et Marion dans l’oeuvre de Victor Hugo, de Pélleas et Mélisande chez Meaterlinck ou tout aussi bien du Vice-consul de Lahore et d’Anne-Marie Stretter.
Cette compréhension palimpseste de l’œuvre demande un grand travail aux acteurs qui doivent construire un parcours de sentiments contrastés qui donneront ce relief au paysage Musset dans l’incarnation des mots.
Vos préférences en matière de cookies
Nous utilisons des cookies pour personnaliser le contenu et améliorer votre expérience. Vous pouvez accepter tous les cookies ou gérer vos préférences