La force qui ravage tout

Il aura suffi d’une représentation de L’Orontéa, un opéra baroque dont les héros sont emportés par la folie de l’amour, pour qu’à leur tour les spectateurs présents ce soir-là voient leurs vies privées et professionnelles basculer. L’une, députée, s’éprend d’une élue du parti adverse ; l’autre, homme d’affaires, est précipité au bas de l’échelle sociale. Échangeant d’abord des propos sur le spectacle qu’ils viennent de voir, le groupe de spectateurs, véritable personnage de la pièce, se rend au restaurant, puis à l’hôtel. Selon une construction chorale, nous les suivons les uns après les autres durant cette première nuit (blanche pour tous), puis au cours de la journée qui suit, et jusqu’à la nuit suivante. Au fil de ce temps continu se déroulent leurs histoires et leurs bouleversements, les relations qu’ils nouent, celles qu’ils brisent et celles qui ressurgissent du passé.

De ce monde gouverné par l’amour, David Lescot a fait une comédie musicale détonante. Intercalés entre les scènes théâtrales, les numéros chantés et dansés font basculer la réalité, à l’image des états émotionnels extrêmes traversés par les personnages. L’auteur et metteur en scène a lui-même composé la partition musicale, mélange de pop, de jazz et d’électro.

Une comédie musicale sur le thème de l’amour, cette force qui s’empare de nous et nous bouleverse !